Les jours où vous souhaitez rapprocher de chez vous la Méditerranée ensoleillée, servez-vous un pastis, unapéritifau goût anisé incomparable et aux racines profondes du sud de la France. Considérée comme la boisson de vacances par excellence, elle est généralement appréciée en diluant une partie de pastis avec jusqu'à six parties d'eau froide dans un grand verre, ce qui rend l'alcool jaunâtre trouble.
Mais, bien sûr, ce n’est qu’une façon de siroter cet esprit légendaire. Et ce n’est pas la seule boisson anisée connue pour cette saveur distincte. Nous étudions ici les origines du pastis, pourquoi il est devenu si populaire en France et comment le déguster aujourd'hui.
Une boisson aux origines provençales
Pendant des siècles, l'anis a été utilisé par diverses civilisations pour ses propriétés médicinales, notamment pour aiderdigestion. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se retrouve dans le verre de l'apéritif. L'ouzo grec, le raki turc, l'arak syrien et la sambuca italienne chantent tous avec des saveurs anisées, tout comme la liqueur française douce et incolore.anis. Bien que similaires, ils ne sont pas exactement la même chose que le pastis, en particulier le pastis haut de gamme.
Alors, qu’est-ce que le pastis ? « Pastis est un mot du dialecte provençal signifiant « mélange ». Il était utilisé pour décrire les boissons courantes de Provence, qui mélangent plusieurs herbes, et avec l'anis et la réglisse comme ingrédients communs à presque toutes", explique Jean-Baptiste Robert, PDG de la société américaineCrillon Importers Ltd., qui appartient àDistilleries et Domaines de Provencede Forcalquier en Provence. La distillerie est en activité depuis plus de 120 ans et fabrique des apéritifs et des liqueurs, notammentHenri Bardouin Pastis, et appartient à la famille Robert.
Henri Bardouin Pastis mélange plus de 65 plantes et épices, récoltées sur les sols provençaux et les continents du monde entier, parmi lesquelles l'anis étoilé, la cardamome et les grains de poivre noir et blanc. Toutes ces saveurs rendent la marque de niche plus complexe que les autres pastis, y compris les marques vénérables commePastis Ricard, etPernod 51, propriété du géant des boissonsPernod Ricard. À l'image de son héritage, Henri Bardouin suit des recettes originales de Haute-Provence (ou Haute Provence) qui remontent du XVIIe au XIXe siècle. « La principale caractéristique de ces recettes (par rapport aux recettes modernes ou à celles d'autres régions) est que le pastis de Haute Provence comporte depuis toujours des dizaines deherbesdans leur formule", explique Robert.
Une histoire verte et jaune
Pourquoi le pastis est-il devenu si populaire en France ? À la fin du XIXe siècle, le phylloxéra a détruit les vignobles français et, parce qu'ils devaient remplacer le vin, Robert explique : « Les consommateurs se sont massivement tournés vers les liqueurs à base d'anis en Provence et vers l'absinthe dans le reste de la France ».Absinthe, une boisson à base d'absinthe connue sous le nom de « la fée verte », faisait fureur en France et était particulièrement adoptée par la société des cafés parisiens. Grâce aux efforts concertés des prohibitionnistes, le début du XXe siècle n’a pas tardé. "L'interdiction de l'absinthe en 1915 (interdisant l'utilisation d'absinthe et d'alcool à hauteur d'environ 45 %) a véritablement encadré la catégorie du pastis", explique Robert. "Si l'absinthe n'avait pas été interdite, le pastis serait resté un nom local en Provence, pour les gens (les agriculteurs en général) qui produisent leur propre spiritueux à base d'anis, et j'imagine qu'il aurait lentement mais sûrement disparu."
Dans les années qui suivent, le pastis, descendant de l'absinthe, devient une « petite sensation jaune » en Provence, les marques brandissant leurs propres recettes sauvegardées.Pernod, le premier à commercialiser l'absinthe, a supprimé l'absinthe de sa recette, ce qui a donné une liqueur anisée. (Pernod ne s'appelle pas pastis car il contient très peu de réglisse et sa saveur vient de la distillation et non de la macération.) Et dans les années 1920, Paul Ricard s'est lancé dans le jeu des spiritueux en préparant sa boisson à base d'anis vert, d'anis étoilé et de réglisse. . Dès 1932, le Marseillais le commercialise comme « le vrai pastis marseillais ». (Les deux sociétés unissent leurs forces pour devenir Pernod Ricard dans les années 1970.)
Bien-aimé en France et au-delà
Le pastis reste très demandé aujourd'hui et n'est que légèrement plus populaire dans son pays que dans d'autres régions du pays, explique Robert. "C'est semblable àChampagnequi est populaire dans le reste de la France et ultra-populaire en Champagne. » Le Pastis a également conquis un public plus large, devenant quelque peu tendance au-delà des côtes françaises, ce que Robert attribue soit à un intérêt croissant pour le pastis lui-même, soit àspiritueux à base de plantesen général, bénéficiant en fin de compte aux marques distillées à partir d’une large gamme d’herbes et d’épices.
Et il se déguste, comme mentionné, avec de l'eau,une carafe d'eauà emporter, ou en cocktails, commele perroquet(le perroquet) qui mélange du pastis avec de l'eau froide etsirop de menthe, rendant la boisson verte, comme son prédécesseur. "Vous pouvez utiliser le pastis dans n'importe quel cocktail où vous utiliseriez de l'ouzo, du raki ou du sambuca. La plupart des cocktails utilisant de l'absinthe avecGin,vodka, ourhum blanc, sont également bons avec le pastis", explique Robert. Pourtant, le pastis est moins polyvalent que l'absinthe, note-t-il, car les saveurs d'anis et de réglisse sont plus fortes et le manque d'absinthe le rend moins favorable à certains fruits, ou à de nombreuses liqueurs brunes. .
Quelle que soit la manière dont vous le buvez, secoué ou mélangé avec d'autres spiritueux ou comme un local de Provence, le pastis, avec sa teinte unique, son histoire colorée et son goût sublime, est un ajout digne à votre cave à alcool. Levez un verre, portez un toast à la santé de vos collègues buveurs (à votre santé!), et... de bas en haut !
Cette page a-t-elle été utile ?